Comprendre la rééducation neuromotrice de Michel Le Métayer
1. Une vie dévouée aux enfants touchés par la paralysie cérébrale
Au début de sa carrière de jeune masseur-kinésithérapeute en 1954, Michel Le Métayer fit la rencontre du Professeur Guy Tardieu qui bouleversa sa carrière et avec qui il travailla sur de nombreux projets. Sous son impulsion, Michel Le Métayer développa l’évaluation neuro-motrice du jeune enfant, avec la définition des Niveaux d’Evaluation Motrice. Cette nouvelle approche revisitera complètement la rééducation de l’enfant infirme moteur cérébral (aujourd’hui renommée Paralysie cérébrale) et ouvrira des perspectives de progrès considérables. Ce clinicien chercheur a laissé un héritage précieux aux milliers de rééducateurs qu’il aura formés en France mais aussi à l’étranger.
2. L’approche thérapeutique le Métayer\r\n2.1 Six points fondamentaux qui ont changé en profondeur les pratiques auprès des enfants :\r\nPrésentation par M. Philippe Toullet – Institut de Motricité Cérébrale à télécharger ici\r\n\r\nSon approche peut se résumer à travers les 6 points suivants :\r\n\r\n \t- Une connaissance approfondie du développement moteur fonctionnel du jeune enfant,\r\n \t
- Une évaluation clinique qualitative et quantitative précise des troubles moteurs et bucco faciaux\r\n \t
- Une prévention des troubles orthopédiques par une proposition d’outils d’évaluation clinique et de réponses thérapeutiques ajustées\r\n \t
- Une éducation motrice et thérapeutique précoce\r\n \t
- Des séances d’éducation motrice ludiques et répétées\r\n \t
- Une collaboration parents professionnels pour une inclusion scolaire et sociale précoce.\r\n\r\n
2.2 Plus concrètement :\r\nDans les années 1950, le professeur Tardieu, à Bicêtre, avait montré que la prise en charge précoce d’enfants IMC rendait possible des progrès et un développement des capacités intellectuelles permettant une scolarisation auparavant considérée comme impensable. Selon M.Tardieu, l’infirmité motrice cérébrale (IMC) est liée à des lésions du cerveau survenant dans la période anténatale ou périnatale (de la conception à deux ans). Elle est la cause de handicaps moteurs se caractérisant à des degrés divers par des troubles de la posture et du mouvement. Les lésions cérébrales à l’origine du handicap sont stabilisées et ne provoquent pas d’altérations des facultés intellectuelles ce qui rend possible une scolarisation de ces enfants. Cette définition permettait une différenciation à l’époque avec les enfants ayant un retard mental associé à des troubles moteurs d’origine cérébrale (IMOC) qui, eux, sont considérés comme non scolarisables.\r\n\r\nMichel Le Métayer, kinésithérapeute, sous l’impulsion du professeur Tardieu, développa une méthode d’évaluation neuromotrice du jeune enfant en fonction de NEM (niveaux d’évaluation motrice) dont il proposa une définition. Il décrivit d’autres bases à la motricité du jeune enfant : ce sont les aptitudes motrices innées, non appelées à disparaître, qui constituent, elles aussi, un potentiel organisé à partir duquel le nourrisson peut construire sa motricité. L’étude de ces aptitudes innées a permis de mettre en évidence diverses fonctions qui servent de fondation à toute activité motrice : les fonctions posturales anti-gravitaires ; les fonctions locomotrices ; les fonctions cinétiques.\r\n\r\nA partir de cette méthode, fut conçue une nouvelle approche de rééducation pour des enfants pour lesquels, auparavant, un diagnostic pessimiste était posé.\r\n\r\nPour Michel Le Métayer, l’efficacité de la rééducation d’un enfant infirme moteur cérébral est accrue lorsque, tenant compte de ses difficultés spécifiques, celle-ci est intégrée dans les activités naturelles du jeune enfant, le jeu et les activités d’éveil, tout en respectant le plus possible son propre rythme. Le Métayer nommera cette nouvelle approche « l’éducation thérapeutique. » Celle-ci sera présentée dans des publications et dans des livres*.\r\n\r\nEn 1959, Michel Le Métayer fonda le CDI (Cercle de Documentation et d’Information pour la rééducation des infirmes moteurs cérébraux) qui avait pour objectifs de développer l’éducation thérapeutique et de proposer des méthodes et des techniques de rééducation ainsi que de promouvoir et diffuser auprès des professionnels (médecins et thérapeutes divers) les connaissances relatives à la rééducation des personnes infirmes motrices cérébrales.\r\nL’application sur le terrain avec les haltes-garderies :\r\nC’est sur la base d’un certain nombre de principes en rapport avec l’éducation thérapeutique que furent créées les garderies avec l’ambition de :\r\n\r\n• Réunir dans un même lieu un service d’accompagnement éducatif (une halte-garderie) et un cabinet de thérapeutes (avec la présence sur place de kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychomotriciennes) ;\r\n• Offrir aux enfants en situation de handicap un nombre de places conséquent pour créer un processus d’intégration de ces enfants ;\r\n• Favoriser les échanges pluri-professionnels pour adapter l’accompagnement des enfants au plus près de leurs besoins et de leurs rythmes ;\r\n• Favoriser la formation des professionnels aux spécificités de l’accompagnement éducatif des enfants touchés par la paralysie cérébrale. »,
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2.2 Plus concrètement :\r\nDans les années 1950, le professeur Tardieu, à Bicêtre, avait montré que la prise en charge précoce d’enfants IMC rendait possible des progrès et un développement des capacités intellectuelles permettant une scolarisation auparavant considérée comme impensable. Selon M.Tardieu, l’infirmité motrice cérébrale (IMC) est liée à des lésions du cerveau survenant dans la période anténatale ou périnatale (de la conception à deux ans). Elle est la cause de handicaps moteurs se caractérisant à des degrés divers par des troubles de la posture et du mouvement. Les lésions cérébrales à l’origine du handicap sont stabilisées et ne provoquent pas d’altérations des facultés intellectuelles ce qui rend possible une scolarisation de ces enfants. Cette définition permettait une différenciation à l’époque avec les enfants ayant un retard mental associé à des troubles moteurs d’origine cérébrale (IMOC) qui, eux, sont considérés comme non scolarisables.\r\n\r\nMichel Le Métayer, kinésithérapeute, sous l’impulsion du professeur Tardieu, développa une méthode d’évaluation neuromotrice du jeune enfant en fonction de NEM (niveaux d’évaluation motrice) dont il proposa une définition. Il décrivit d’autres bases à la motricité du jeune enfant : ce sont les aptitudes motrices innées, non appelées à disparaître, qui constituent, elles aussi, un potentiel organisé à partir duquel le nourrisson peut construire sa motricité. L’étude de ces aptitudes innées a permis de mettre en évidence diverses fonctions qui servent de fondation à toute activité motrice : les fonctions posturales anti-gravitaires ; les fonctions locomotrices ; les fonctions cinétiques.\r\n\r\nA partir de cette méthode, fut conçue une nouvelle approche de rééducation pour des enfants pour lesquels, auparavant, un diagnostic pessimiste était posé.\r\n\r\nPour Michel Le Métayer, l’efficacité de la rééducation d’un enfant infirme moteur cérébral est accrue lorsque, tenant compte de ses difficultés spécifiques, celle-ci est intégrée dans les activités naturelles du jeune enfant, le jeu et les activités d’éveil, tout en respectant le plus possible son propre rythme. Le Métayer nommera cette nouvelle approche « l’éducation thérapeutique. » Celle-ci sera présentée dans des publications et dans des livres*.\r\n\r\nEn 1959, Michel Le Métayer fonda le CDI (Cercle de Documentation et d’Information pour la rééducation des infirmes moteurs cérébraux) qui avait pour objectifs de développer l’éducation thérapeutique et de proposer des méthodes et des techniques de rééducation ainsi que de promouvoir et diffuser auprès des professionnels (médecins et thérapeutes divers) les connaissances relatives à la rééducation des personnes infirmes motrices cérébrales.\r\n
L’application sur le terrain avec les haltes-garderies :\r\nC’est sur la base d’un certain nombre de principes en rapport avec l’éducation thérapeutique que furent créées les garderies avec l’ambition de :\r\n\r\n• Réunir dans un même lieu un service d’accompagnement éducatif (une halte-garderie) et un cabinet de thérapeutes (avec la présence sur place de kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychomotriciennes) ;\r\n• Offrir aux enfants en situation de handicap un nombre de places conséquent pour créer un processus d’intégration de ces enfants ;\r\n• Favoriser les échanges pluri-professionnels pour adapter l’accompagnement des enfants au plus près de leurs besoins et de leurs rythmes ;\r\n• Favoriser la formation des professionnels aux spécificités de l’accompagnement éducatif des enfants touchés par la paralysie cérébrale. », « _content_enrichi »: « field_60fe6a9e8d7de », « link »: { « title »: « Pour aller plus loin », « url »: « https:\/\/www.institutmc.org\/education-therapeutique », « target »: « » }, « _link »: « field_60fe76c741a4f » }, « align »: « », « mode »: « edit » } /–>