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Inspiration Habit-Ile

Recherche et nouvelles pratiques de rééducation

Convaincue, à l’instar des familles, qu’il est important intégrer des propositions thérapeutiques émergentes dans ses établissements, Envoludia a notamment contribué à financer la recherche  sur la démarche Habit-Ile à travers son soutien à la Fondation Paralysie Cérébrale. Elle a depuis réfléchi à la mise en œuvre de cette approche novatrice dans ses établissements.

HABIT-ILE EN SYNTHÈSE

Les stages d’inspiration Habit-Ile dans les Sessad Envoludia

Pourquoi les Sessad ?

Une grande partie des enfants des Sessad sont scolarisés en milieu ordinaire et ceux-ci cumulent le planning hebdomadaire de l’école avec celui de la rééducation réparti tout au long de l’année ce qui est fatigant. En revanche, comme tous les écoliers français, ils bénéficient de vacances scolaires plus longues qui offrent ainsi l’opportunité de centrer éventuellement sur une semaine une quantité importante de séances. Justement, le principe de Habit-Ile n’est pas de faire de la rééducation en plus mais de répartir différemment, sur des périodes resserrées, les séances intensives dont on sait donc qu’elles offrent un gain fonctionnel supérieur à la prise en charge habituelle (Cf. https://www.envoludia.org/?p=17014&preview=true ). Les parents des Sessad sont ainsi très favorables à ce type de stages d’autant qu’ils portent la promesse d’activités ludiques (bien en rapport avec les vacances) et celle de l’autonomie et de la confiance en soi.

Au Sessad de Paris

Un stage «à 2 mains», inspiré de Habit-Ile a été conçu par deux kinésithérapeutes qui avaient effectué un stage HABIT-ILE de deux semaines à Brest en juillet 2020 en tant «qu’interventionnistes».

Il s’agit d’une semaine de stimulation d’activités bi-manuelles présentées de façon ludique.

Le principe : les objectifs sont fonctionnels et déterminés par les parents et le jeune avec le professionnel référent du jeune. Un planning d’activités est proposé chaque jour de la semaine, avec des temps de jeux bi-manuels, en individuel avec le professionnel référent, mais aussi en binôme (2 enfants/ 2 professionnelles) et en groupe (4 enfants/4 professionnelles), un temps de préparation de repas puis de repas partagé, un bilan entre professionnelles à la fin de chaque journée.

Des progrès importants

Nous avons beaucoup apprécié le stage et le fait que pour une fois Eva a pu y participer car nous habitons loin du Sessad. Heureusement nous avons trouvé une solution de transport (difficulté à trouver un taxi conventionné). Eva était ravie et cela a lui a permis de faire des progrès (se coiffer seule en faisant une queue de cheval, mettre ses chaussures avec l’orthèse et débuter la trottinette avec des conseils avisés). Elle y a pris du plaisir. Le stage lui a également permis de rencontrer d’autres enfants avec le même type de handicap qu’elle et lui a fait prendre conscience qu’elle n’est pas seule dans ce cas (vs les enfants de son école tous sans handicap).  Eva garde un très bon souvenir de la semaine passée avec Chloé et j’ai apprécié les progrès réalisés pour l’autonomie et la gentillesse des rééducateurs.

Pour Stanislas, nous avons été très satisfait de ce stage qui lui a permis de progresser sur des objectifs particuliers de rééducation. Le format ludique et en petit comité ont créé une ambiance propice à des apprentissages par le jeu. Stanislas est revenu chaque soir enchanté alors qu’il n’avait pas envie d’y participer au départ. Ce format nous semble adapté pour travailler dans un temps court un objectif particulier.

Témoignage des professionnelles sur le stage « A deux mains »

Nous avons pu profiter de ce temps privilégié avec l’enfant, instaurer une grande relation de confiance entre l’enfant et son rééducateur référent et prendre le temps d’aller au bout des choses.

En alternant le travail en tête à tête et des temps de groupe, une bonne dynamique de groupe a pu exister entre les enfants et aussi avec les professionnels.

Le stage a permis de favoriser la rencontre entre les jeunes autour d’objectifs communs concernant leur autonomie. Ce stage thérapeutique pendant les vacances, au SESSAD, a permis pour certains jeunes de redynamiser le travail rééducatif réalisé le reste de l’année sur les lieux de vie de l’enfant.

En mettant l’accent sur l’autonomie de l’enfant dans les activités de la vie quotidienne nous avons pu renforcer l’alliance thérapeutique avec les parents, en nous inscrivant dans un partage d’expérience de leur quotidien.

Carole, Chloé, Isabelle

Pour aller plus loin dans la réflexion sur cette offre de stage, une réflexion est en cours sur les points suivants :

  • Formaliser les objectifs et les progrès réalisés par enfant (CR, réunions de partage, etc.)
  • Ancrer ce type de stage dans la rééducation au fil de l’eau pour que les rééducateurs au quotidien continuent les semaines/mois qui suivent le stage à travailler les objectifs.
  • impliquer les parents dans les mois qui suivent pour maintenir les objectifs initiaux (par exemple, ne pas donner de chaussures à scratch à un enfant qui voulait apprendre à faire ses lacets…).

 

Au Sessad de L’Orangerie

Les professionnels ont commencé à se former. Pour certains, la motivation est très claire :

Pour Habit-Ile, mon envie est due au constat qu’au bout de 3 ans de travail avec des enfants hémiplégiques, il est difficile d’obtenir une amélioration des fonctions motrices en les voyant en moyenne 45 minutes par semaine. Le travail en ergothérapie n’est finalement pas de la rééducation motrice mais de la réadaptation/compensation (apprendre à faire autrement les choses avec son potentiel moteur). Or, certaines taches restent difficilement réalisables pour les enfants hémiplégiques même en adaptant et apprenant à les faire autrement (par ex : s’attacher les cheveux ).
Des méthodes d’intervention (rééducation motrice) peuvent être mises en place au quotidien à la maison (comme la contrainte induite) mais je trouve qu’elles sont difficiles à mettre en œuvre car cela implique un investissement important de la famille et la charge quotidienne des familles entre la maison, l’école et les activités de loisirs permet difficilement de rajouter encore “une charge “. De plus l’enfant a également besoin de vivre sa vie d’enfant sans être constamment sollicité sur ses compétences motrices. C’est le côté positif du stage intensif.
Habit_Ile diffère énormément des autres méthodes de rééducation, j’ai vu des résultats impressionnants à Brest. (Je retire de ce stage beaucoup de positif mais aussi des questionnements). Notamment sur le respect du rythme de l’enfant. (Intensif, peut être trop ?). Chaque méthode a ses limites et ses points positifs » Astrid Gauthier , ergothérapeute au Sessad L’Orangerie

Pour les pros : synthèse des données cliniques et neurophysiologiques (Dr Nathalie Genès)