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L’approche par les réflexes archaïques pour les troubles d’apprentissage

Mise en ligne le 12 mai 2017

Un nouveau regard sur les troubles d’apprentissage

Lors du  chaleureux Dîner des Parents Formidables du 23 mars 2017 (voir compte-rendu),  parents et professionnels ont découvert une approche peu connue autour des troubles d’apprentissage : les réflexes archaïques.

Les reflexes primitifs sont des mouvements automatiques qui émergent in utero et restent actifs plusieurs mois après la naissance. Ils ont un rôle de protection et de survie… Ces réflexes ont une phase d’activation, plus ou moins longue, puis d’intégration (vers l’âge d’un an). On a constaté que chez certains enfants ou adultes, une partie des réflexes ne s’était pas bien développée ou ne s’intégrait pas complètement. Mais la persistance de ces réflexes constitue un stress corporel, un parasitage qui perturbent les apprentissages. Des techniques corporelles autour du mouvement permettent aujourd’hui d’y remédier… Pour en savoir plus, le site de Claire Lecut, l’intervenante de cette soirée  : http://mouvement-et-apprentissage.net/

I Les réflexes

Les réflexes primitifs sont des mouvements automatiques qui émergent in utero et restent actifs plusieurs mois après la naissance. Ils ont un rôle de protection et de survie… Après leur émergence, chacun de ces réflexes (on en a observé environ 70) a une phase d’activation plus ou moins longue, puis d’intégration (vers l’âge d’un an). On a constaté que chez certains enfants ou adultes une partie des réflexes, soit ne s’était pas bien développée, soit ne s’intégrait pas complètement.

Et il faut comprendre que la permanence de réflexes primitifs constitue pour l’enfant ou l’adulte un stress corporel, un parasitage qui perturbent les apprentissages. Pourtant, des techniques corporelles et énergétiques autour du mouvement peuvent aider à retrouver le plaisir d’apprendre. Elles reposent sur le lien étroit entre les mouvements du corps et les fonctions cérébrales impliquées dans certaines formes d’apprentissage. Notre  cerveau a une extraordinaire plasticité qui nous ouvre les portes d’innombrables champs d’apprentissage.

II Comprendre ce que sont les réflexes primitifs :

Les réflexes primitifs s’apparentent à des programmes de mouvements automatiques, communs à l’espèce humaine. Ils sont déclenchés par des stimuli sensoriels spécifiques. Leur rôle : protection et survie,  connexions cérébrales, intégration sensorielle et  développement moteur dans le champ gravitationnel.

Leur évolution connaît 3 stades : une phase d’émergence, une phase d’activation et une phase d’intégration. Si cette évolution est entravée, vont s’ensuivre des déficits posturaux, des troubles d’apprentissage et comportementaux. Des techniques permettent aujourd’hui de remédier à la persistance ou au manque de développement des réflexes chez l’enfant ou chez l’adulte.

Toute personne dont les réflexes ont été bien activés, puis intégrés, ressent un état de sécurité intérieure. Leur présence est le signe du bon développement du système nerveux central et du tonus musculaire du bébé. C’est pourquoi le pédiatre en contrôle systématiquement la présence lors du premier examen à la maternité. Après leur émergence, chacun de ces réflexes (on en a observé environ 70) a une phase d’activation plus ou moins longue, puis d’intégration. Cette phase d’intégration se déroule – pour la plupart des réflexes – avant l’âge d’un an. Ainsi, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le réflexe ne disparaît pas, il s’intègre au schéma moteur et cède peu à peu la place à un mouvement contrôlé et volontaire. Par exemple, le réflexe de grasping (si vous mettez un doigt dans la main du bébé, il ne peut s’empêcher de le serrer fortement) se transforme peu à peu en un mouvement volontaire chez le petit enfant. Celui-ci va progressivement être en mesure de décider s’il souhaite prendre ou lâcher n’importe quel objet.

SCHÉMA (Profession Kiné numéro 36 )- Certains réflexes primitifs émergent in utero et restent actifs plusieurs mois après la naissance. Ils ont un rôle de protection et de survie…

1 -Le réflexe se développe normalement :http://mouvement-et-apprentissage.net/wp-content/uploads/2016/08/reflexes_primitifs_pk36.pdf

2 – Le réflexe se développe faiblement (en bleu la courbe témoin) http://mouvement-et-apprentissage.net/wp-content/uploads/2016/08/reflexes_primitifs_pk36.pdf

3 – Le réflexe reste actif (en bleu la courbe témoin)

III – Une rémanence qui perturbe

On a constaté que chez certains enfants ou adultes une partie des réflexes, soit ne s’était pas bien développée, soit ne s’intégrait pas complètement.

Il est essentiel de comprendre que la rémanence de réflexes primitifs constitue pour l’enfant ou l’adulte un stress corporel tel qu’il lui est très difficile de se consacrer pleinement à ses objectifs.

Son énergie va être dépensée en premier lieu à l’élaboration de stratégies posturales de compensation pour rechercher une sensation de sécurité : ainsi, on peut voir très souvent dans une classe des enfants enrouler systématiquement leurs jambes autour des pieds de leur chaise ou encore s’asseoir à califourchon, une jambe repliée sous une fesse, tirer la langue pour faire du découpage ou attraper un ballon, etc.

La personne va solliciter certaines chaînes musculaires qui n’ont pas lieu d’être impliquées dans le mouvement requis. Ce sont autant de gestes automatiques ou parasites pour “verrouiller” ce corps qui intérieurement a envie de bouger comme lorsqu’il était bébé. Dans ces conditions, on comprendra que l’enfant pétri de mouvements intérieurs et soumis à des postures compensatoires n’aura pas accès à tout son potentiel d’apprentissage.

Un exemple : le réflexe spinal de Galant

Il se développe in utero vers la 20ème semaine et joue un rôle important au moment de l’accouchement : les stimulations successives des contractions de sa mère le long de la colonne du bébé vont déclencher des petites rotations de son bassin d’un côté puis de l’autre, lui permettant ainsi d’avancer dans le canal utérin. Ce réflexe s’intègre normalement entre 3 et 9 mois. Si ce n’est pas le cas, le réflexe sera en partie déclenché chaque fois que sera stimulée cette zone de part et d’autre de la colonne, générant ainsi une agitation incessante.

IV – Certains mouvements améliorent les facultés d’apprentissage

Première idée :reproduire les mouvements spontanés

Un enseignant américain, Paul DENNISON, Docteur en Sciences de l’Éducation, responsable des Centres d’Amélioration de l’Apprentissage aux Etats-Unis, et sa femme Gail DENNISON, danseuse et artiste plasticienne, ont poursuivi des recherches sur plusieurs décennies et mis en évidence que certains mouvements amélioraient les facultés d’apprentissage et stimulaient nos compétences

Des techniques permettant de ne plus subir les conséquences de la rémanence des réflexes archaïques ont été mises au point par des équipes de médecins et chercheurs aux USA, en Angleterre, en Suède, en Pologne. La plupart des techniques utilisées consistent en des mouvements corporels ou des pressions isométriques (contre résistance), très spécifiques, effectués lentement, de façon à redonner au système corps/mental des informations qui ont manqué pendant la première année de vie. Ces mouvements rythmiques (programme RMTTM) sont particulièrement efficaces, car ils reproduisent des séquences de mouvements rythmiques effectués spontanément par le bébé et sont très agréables et ludiques.

Deuxième idée : exploiter les connexions neuronales

Le programme d’intégration des réflexes a pour objectif de donner au cerveau une « seconde chance» d’expérimenter les mouvements qui ont fait défaut dans les premiers mois de son développement.

Grâce à sa plasticité, le cerveau peut recréer des connexions entre ses différentes aires, facilitant de ce fait la transmission et l’exécution des informations entre le corps et le système nerveux central. L’intérêt de cette approche d’intégration des réflexes réside dans le fait que sa progression vise à s’effectuer depuis le tronc cérébral vers le cortex, créant ainsi des connexions ascendantes vers un meilleur contrôle cortical.

Et concrètement ? Évaluation et exercices

Afin de déterminer les exercices dont l’enfant ou l’adulte vont pouvoir bénéficier, une évaluation préalable de la présence de certains réflexes est faite. Elle consiste dans un premier temps à un questionnement précis des parents et de l’enfant afin d’accéder à une meilleure compréhension de l’historique et des blocages rencontrés. Des tests moteurs spécifiques sont ensuite proposés afin d’évaluer le niveau d’intégration de chacun des réflexes étudiés. L’intégration sensorielle étant indissociable de l’intégration des réflexes, on observe également la présence d’hyper ou hypo-sensibilité sensorielle, sans omettre le sens vestibulaire.

Le travail exercé en cabinet puis renforcé à la maison, consiste en des mouvements ou des pressions isométriques, très spécifiques, effectués lentement : on fait reproduire les différentes étapes du schéma du réflexe non-intégré dans le sens du mouvement et dans son sens contraire. Si besoin, on peut aussi travailler le développement du réflexe par le biais de l’intégration de son antagoniste (par exemple : réflexes abdominal et tonique asymétrique du cou, réflexe de Babinski et plantaire, etc.). Les mouvements rythmiques du programme de RMTTM (Rhythmic Movement Training), expérimentés en Suède par Kerstin Linde dans les années 80 puis développés aujourd’hui par H. Blomberg (Suède) et Moira Dempsey (Australie), sont particulièrement efficaces.

Ils reproduisent des séquences de mouvements rythmiques effectués spontanément par le bébé. Ils stimulent – entre autres – les sens vestibulaire et proprioceptif, et proposent une profonde intégration à la fois sensorielle et motrice. La composante rythmique de ces exercices – contrairement aux autres techniques intégratives des réflexes primitifs – est fondamentale en ce sens qu’elle génèrerait une stimulation plus importante au niveau du cervelet permettant des connexions entre celui-ci et les parties corticales supérieures. La sollicitation rythmique de certaines chaînes musculaires permet de relâcher tensions et blocages. La personne va peu à peu être en mesure de solliciter les seules chaînes musculaires nécessaires à l’optimisation de son mouvement. Les gestes ne sont alors plus soumis aux programmes réflexes du tronc cérébral mais sont décidés par la volonté du cortex préfrontal. On cesse d’observer des mouvements compensatoires sous l’effort (par exemple, je ne tire plus la langue lorsque je fais du découpage, je relâche mes épaules lorsque je tiens un stylo, etc.), et on va peu à peu retrouver un tonus musculaire équilibré et, de fait, améliorer sa posture (ex : je ne suis plus avachi sur mon siège, je ne marche plus sur la pointe des pieds, je cesse de me faire des entorses à répétition, je me sens ancré dans le sol quand je marche, je me déplace avec souplesse, mes gestes sont adroits, etc.).

La sensation de sécurité qui découle systématiquement de l’intégration des réflexes primitifs et posturaux permet d’élever de façon notable le seuil de tolérance au stress : le moindre stimulus sensoriel ne va plus « déclencher » le mouvement réflexe. Outre les bienfaits sur le plan postural, ils vont se faire sentir également sur le plan comportemental permettant d’être à nouveau disponible sur le plan intellectuel. Chez les enfants, on constate la compréhension et l’accès à un nouveau schéma corporel : « je comprends ce que je ressens ». Si on a une compréhension de notre fonctionnement, on est mieux à même de comprendre le fonctionnement de l’autre.

Le RMT en pratique

Les mouvements de RMT sont passifs ou actifs. Idéalement ces mouvements devraient être faits d’une façon très précise afin d’être le plus efficace possible.

Plus ces mouvements seront faits consciencieusement, meilleures seront les informations reçues par le cerveau. Il pourra ainsi adapter le tonus musculaire qui permettra aux articulations et au dos de travailler dans la position la plus appropriée, et d’évoluer de façon optimale dans le champ gravitationnel.

Suite http://mouvement-et-apprentissage.net/wp-content/uploads/2016/08/Propos.pdf

Après avoir été effectués en séance individuelle, la mise en pratique des mouvements à la maison profite à toute la famille et renforce les liens entre parents et enfants. Elle améliore les compétences dans beaucoup de domaines et pas uniquement sur le plan des apprentissages scolaires.

De fait, ces techniques sont praticables et bénéfiques à tout âge, adaptables aux objectifs les plus divers, depuis le développement moteur du tout petit à l’amélioration des facultés mémorielles ou posturales des personnes âgées.

En savoir plus

Les formations s’adressent aux praticiens travaillant dans la sphère du développement de l’enfant ou de l’adulte, (Brain Gym, ostéopathes, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, orthophonistes, psychomotriciens, kinésiologues, posturologues, éducateurs écoles Montessori, Steiner, etc…).

Infos : www.mouvement-et-apprentissage.net

www.enmouvement.org

equilibre.seniors@free.fr

www.rhythmicmovement.com

 

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